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Gromaticien


Visualisez-vous aussi un grosminet-mathématicien ?  Il n’y a en fait de lien qu’avec la géométrie et son origine en Égypte ancienne où l’arpenteur mesurait déjà les superficies des terres agricoles ; les agrimenseurs ou gromaticiens sont romains, arpentent et bornent les camps militaires, les fondations de villes, les terrains où s’érigeront des bâtiments publics. Ils vérifient les alignements et la perpendicularité à l’aide d’un groma (perche de visée portant des fils à plomb et utilisée pour les travaux de topographie) et les niveaux (pour les aqueducs) avec un chorobate ou une dioptra.

Déjà aux temps de la Grèce antique, les architectes cherchaient l’esthétisme dans l’art de la
construction (ordre dorique, ionique et corinthien). Au Ier siècle av. J.-C., Vitruve estime que « Pour qu’un bâtiment soit beau, il doit posséder une symétrie et des proportions parfaites comme celles qu’on trouve dans la nature ». Sans doute le début du biomimétisme … suivant les « caractéristiques fondamentales de l’ordre cosmique ».

On s’inspire alors des proportions du vivant et plus particulièrement des unités anthropologiques (Voir Suppl. d’AM n°16).

  • Ainsi la pige, ou quine des bâtisseurs, est une canne formée de cinq segments articulés correspondants aux mesures du maître-d’oeuvre du chantier : sa paume, sa palme, son empan, son pied et sa coudée…
  • De même, la corde des druides ou corde à treize nœuds (douze intervalles mesurant chacun une coudée) permettait de tracer aussi bien des cercles (arcs) que des    triangles : équilatéral du charpentier (4-4-4), isocèle du clocher ou rectangle (3-4-5).

Les documentalistes d'Angers
Source : Suppl. d'AM, n°18 du 20 mars 2017
Illustration issue du livre de 1832 à consulter dans la bibliothèque du campus d'Angers