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Infusoire


L’ancêtre de la théière…? Eh non ! L’image de la semaine et les biomorphes des toiles de Kandinsky devraient vous donner un indice…

En attendant, et pour maintenir le suspens comme la science a su si bien le faire sur plusieurs siècles, il nous faut aborder l’invention d’un instrument capable de rendre visibles les infusoires… Car l’œil humain manquait paradoxalement de ‘recul’ pour approcher l’infiniment petit. Très tôt, on a observé que des boules remplies d’eau ou certains cristaux avaient un effet grossissant. La plus ancienne lentille de verre poli est datée du XIIème siècle av. J.-C. Son utilisation comme loupe grossissante ou « pierre de lecture » par les moines copistes date du XIIIème siècle. Il faudra attendre la fin du XVIème pour voir les premiers instruments optiques : lunette astronomique, microscope (grossissement x10).

Antoni Van Leeuwenhoek (1632-1723), drapier, construit son propre microscope initialement pour contrôler la qualité des tissus qu’il commercialise (nombre de fils, impuretés). Sa technique de
polissage des lentilles améliore grandement la qualité de l’image (x300) et il sera le premier dès 1674 à décrire des bactéries : celles de la cavité buccale qu’il nomme "levende dierkens" ainsi que d’autres organismes unicellulaires ciliés comme les … infusoires. La découverte de ces ‘animalcules’ ouvre ainsi la voie à des chercheurs comme Pasteur ou Flemming pour expliquer le mécanisme de contagion des maladies et pour découvrir de nouveaux traitements (pénicilline).

Les microscopes électroniques à balayage permettent aujourd’hui des grossissements de l’ordre de l’atome (x30 000, soit  300 fois plus petit qu’un cheveu). Et les dernières avancées nous livrent (grâce à la cryotomographie) des images 3D époustouflantes pour rentrer au cœur du mécanisme de déplacement de ces micro-organismes : un rotor bactérien vivant !

 Source : Suppl. d'AM, n°20 du 3 avril 2017
Les documentalistes du campus d'Angers