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Machine à clous


Le cloutier ou claveteur est celui qui fabrique des clous et par extension (et aussi en langage artgad’z), c’est un forgeron. L’acier est étiré pour en faire un fil (dans des tréfileries) puis coupé et façonné au marteau (martelé) sur l’enclume pour former la tête. Les clous servent pour les souliers (équiper les chaussures des soldats romains) et la ferrure des chevaux. Du fait de son coût de fabrication, le charpentier a pourtant longtemps préféré au clou la cheville de bois dur (connue depuis l’antiquité).

Les premières machines à fabriquer les clous furent brevetées en 1786 aux États-Unis (Ezekial Reed) mais seulement en 1851 en France (par Charles Levy sur la base des travaux de Jean François Nappé). A cette époque, une forge peut en produire 200 kg par jour… et l’expression « ça ne vaut pas un clou » commence alors à prendre  tout son sens.

Mais le ‘clou du spectacle’ est sans nul doute, la vis : sorte de clou à cannelure hélicoïdale (proche de la tige filetée). A l’origine, la vis d’Archimède n’avait pas le même usage que la vis sans fin actuelle. C’était une sorte d’hélice utilisée pour faire remonter les liquides (dans les pressoirs, par exemple). Ce n’est qu’à la Renaissance que l’on s’en sert comme dispositif de fixation (en horlogerie notamment) : trou taraudé ou liaison boulonnée. Aujourd’hui, le boulon devient ‘intelligent’ : grâce à un capteur, il peut transmettre instantanément les valeurs de serrage pour faire de la surveillance d’assemblages critiques.

Et le ‘pas de vis’, vous connaissez ? Les japonais sont les maîtres incontestés de ces assemblages menuisiers sans clous, ni vis … et voilà vraiment de quoi river notre clou ! Tenons et mortaises ne sont apparus en France que vers 1240 !

Source : Suppl.d'AM, n.32, 3 juillet 2017