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Graffitis


Un nom qui sonne déjà presque comme un symptôme ! Il s’agit en fait du syndrome de la page blanche ... Un néologisme pour qualifier le blocage qui peut mener l’écrivain, le compositeur ou le peintre à la dépression. Par superstition, certains choisiront de laisser vagabonder leurs inspirations sur des feuilles de couleur…

A d’autres moments (un exercice ennuyeux, une réunion rébarbative), rien ne semble pouvoir pourtant retenir le crayon, qui pour vous éviter de sombrer dans la somnolence envahissante, s’exprime alors dans un geste machinal, presque inconscient :

  • ici un gribouillage, un griffonnage dans un petit coin vierge de la feuille ;
  • là des annotations en marge, des ‘pattes de mouche’ que vous seul saurez déchiffrer ;
  • des traits fugaces, caricatures de personnages pas toujours imaginaires ;
  • des motifs figuratifs, stylisés ou en relief reproduits par frottage ;
  • des croquis minimalistes ou pictogrammes comme une signature ;
  • des taches d’encre proposées à la libre interprétation tels des tests de Rorschach.

Cette contrainte d’un espace-temps réduit impose d’aller à l’essentiel, vers une simplicité qui va souvent droit au coeur. Il aura suffit d’un état de mélancolie passagère, d’une panne de curiosité, d’une déconnection avec le moment présent, pour estomper le monde environnant et réveiller l’ennui : cette bulle de vide et de silence, antidote à la dromologie, booste la créativité et permet de se retrouver, se recentrer, se sentir exister.

Et si derrière ces touchantes traces de vie révélées par la ‘langueur monotone’ se cachaient de futurs Paul Verlaine ?