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Un "houla"


Submergé par des vagues d’émotions, on laisse parfois échapper un ‘houla’, ou un ‘oh-là-là’ de stupéfaction, de surprise, de déception, d’admiration ou de douleur : une interjection bien française qui ne prend sens qu’avec l’intonation de la voix. Dès lors, l’houlagraphe aurait pu, tel un détecteur de mensonges, déceler l’émotion cachée mais ici l’houlographe mesure les vagues. Les capteurs enregistrent la hauteur (crête à creux) mais aussi la répartition de l’énergie des vagues, en fonction de la fréquence et de la direction (roulis, tangage et pilonnement). 

Cette énergie est utilisée dès l’antiquité dans les moulins à marée. Ceux de l'Adour, datent du XIIème siècle. Mais il faut attendre 1966, sur la Rance, pour voir la première usine marémotrice mondiale produire de l’électricité. Aujourd’hui, on teste l’utilisation de courants sous-marins et on parle d’énergie houlomotrice.

Mais il reste encore bien des mystères à étudier dans la survenue de vagues spectaculaires : celles carrées de l’île de Ré ; le mascaret (brusque montée des eaux d’un fleuve due à l'onde de la marée montante lors des grandes marées) comme dans l’estuaire du Mont Saint Michel où elle est la plus rapide d’Europe (même si elle n’atteint pas la vitesse d’un cheval au galop) ; ou la vague scélérate (soudaine et très haute apparaissant en pleine mer) à distinguer des raz-de-marée ou tsunamis (dont la longueur d’onde augmente à l’approche des côtes).

Et les chercheurs ne sont pas les seuls à étudier les vagues de près : dans leur quête de sensations fortes, les surfeurs ont identifié des spots dans des zones de courants contraires et de tempêtes ; ils attendent les conditions idéales qui leur permettront d’exulter un ‘Houla’ sur Nazaré, la plus haute vague surfée de 30 m (Portugal), Belharra (France), ou Teahupoo (Tahiti)...