Sans avoir étudié le grec, on aurait pu imaginer qu’il s’agissait de l’art de chercher des gnomes, des petits lutins diaboliques, des korrigans et autres elfes magiques… à la manière du « Livre des fées séchées »… une sorte d’ancêtre du Pokemon GO ! Mais il n’en est rien !
La gnomonique est l'art de tracer les cadrans solaires. Le gnomon (« celui qui sait », « indicateur ») est la pointe dont la longueur de l'ombre projetée détermine la hauteur du Soleil au-dessus de l'horizon (déclinaison). Cette invention babylonienne (1500 av JC.) naît du
besoin de mesurer le temps (ici par le suivi du mouvement des astres).
Le principe du gnomon a évolué pour donner le scaphé ("barque"). Le bâtonnet (ou « style ») est planté dans un récipient en forme de demi-sphère céleste et orienté vers le zénith ; il n’indique pas encore précisément l’heure mais permet à chacun de se situer dans la journée (matin, après-midi, soirée).
Le cadran dit canonial (à style droit) a été conçu en - 300 ans avant notre ère. Au XVIième siècle, avec la prise de conscience de la rotation de la Terre, on incline le style suivant cet axe. Les progrès de l'horlogerie au XIXième siècle rendent les cadrans obsolètes.
Plusieurs alignements dans le monde (Cromlechs de Carnac et de l’île aux Moines,
Stonehenge en Angleterre, Vaxactum au Guatemala) pourraient être des « cadrans géants »,
calendriers solaires destinés à observer le lever du soleil aux solstices et aux équinoxes.
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La citation inscrite sur le cadran solaire (en photo ci-dessus) "Praeterit figura huius mundi" (« elle passe la figure de ce monde » en traduction littérale) est extrait de l'épître aux corinthiens et pourrait dans ce contexte aussi signifier « Profite de chaque jour, le monde change vite".
Les documentalistes du campus d'ANGERS
Source : Supplément d'AM n°6, 2016
Référence bibliographique : Gnomonique : ou Traité théorique et pratique de la construction des cadrans solaires : suivi de tables auxiliaires relatives aux cadrans et aux calendriers / par G. Bigourdan.-Paris : Gauthier-Villars,cop. 1956.-215 p. : tabl., fig., graph. ; 22 cm
