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Les Arts et Métiers chez les animaux


Si ce livre avait eu pour titre ‘Les animaux chez les Arts et Métiers’, on aurait pu imaginer trouver quelques ‘rats de bibliothèques’ ou tout un bestiaire dans les ateliers de l’école : une queue de rat pour le travail du bois ; une girafe pour poncer ; une chèvre ou un crapaud comme appareil de levage ; une sauterelle comme outil de serrage ; une langue de chat pour prendre le mortier ; ou encore un furet pour déboucher une canalisation ...

Mais ‘Les Arts et Métiers chez les animaux’ semble au premier abord un titre plus surprenant : ici, l’homme observe les remarquables aptitudes de l’animal dans le domaine des arts et des métiers : comme vannier (tarin, grèbe, bécasse, mésange, rossignol), charpentier (pic épeiche, capricorne), constructeur (castor, fourmi), papetier (guêpe), maçon (hirondelle), terrassier (blaireau, perdrix, alouette), filateur (chenille, araignée). Cette vision tout à fait anthropomorphique du ‘travail animal’ est représentative de l’époque où l’on s’interroge sur ce qui fait le propre de l’homme et sa suprématie sur le règne animal : la conscience, l’altruisme, l’empathie, le maniement de l’humour ou des outils (préhension possible grâce à la libération des membres antérieurs et l’opposabilité du pouce). Les éthologues décrivent aujourd’hui des animaux-‘techniciens’ aux facultés cognitives impressionnantes, capables d’utiliser, de fabriquer des outils fonctionnels, de les transporter en vue de les réutiliser (prévoyance), voire de transmettre ce savoir aux générations futures… Les exemples d’habiletés animales sont nombreux : des roches utilisées comme marteaux ou enclumes chez les chimpanzés pour casser des noix, chez les loutres pour ouvrir des coquillages ; des bâtons pour attraper des termites, du miel ou des larves comme chez certains oiseaux.

Notre part d’animalité accentue l’idée que les frontières ne sont plus si nettes. Sans doute, sommes-nous tous des animaux inspirants. Alors, laissons-nous guider par le biomimétisme.